A Coulommiers, Mouroux et Faremoutiers (Seine et Marne, 77), les 3 centres de lavage de la franchisée Eléphant Bleu Géraldine Plasmans sont restreints dans leur fonctionnement depuis le 23 septembre et jusqu’à fin décembre.
Catherine Lebée
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Marie-Laure LE GALLO
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A Coulommiers, Mouroux et Faremoutiers (Seine et Marne, 77), les 3 centres de lavage de la franchisée Eléphant Bleu Géraldine Plasmans sont restreints dans leur fonctionnement depuis le 23 septembre et jusqu’à fin décembre.
Alors qu’il a placé le Bassin du Grand Morin en alerte sécheresse renforcée, l’arrêté préfectoral interdit le fonctionnement des portiques. Il va au-delà des préconisations du Guide sécheresse du Ministère de la Transition Ecologique, qui l’autorise en programme éco. Tout comme l’autorisent les bassins environnants, sous le coup du même niveau d’alerte.
L’incompréhension et l’inquiétude fait réagir Géraldine Plasmans qui craint d’être un effet collatéral négligé par les autorités à l’heure où la pluviométrie est au beau fixe. Pour un acteur de pollution de la mobilité, utilisateur et non consommateur d’eau, la sanction est sévère et destructrice de valeurs, autant pour l’environnement que pour l’économie locale.
Après 40 jours, et potentiellement plus de 300 jours, d’activité partielle pour chacun de ses 3 centres, l’exploitante fragilise le remboursement de ses investissements, précarise l’emploi de ses 2 salariés et collecte moins de boues de lavage polluée.
« Sans parvenir à me faire entendre, je demande une révision d’urgence de l’arrêté sécheresse en donnant la preuve de l’utilité écologique et de la sobriété de mes systèmes de lavage. Autant que moi, les clients ne comprennent pas pourquoi nos portiques sont interdits alors qu’ils sont autorisés à 15 km de là ! », Géraldine Plasmans, franchisée Eléphant Bleu.
Chiffres clés des centres de lavage Eléphant Bleu en Seine et Marne (2022)
COULOMMIERS | MOUROUX | FAREMOUTIERS |
50 500 lavages
|
20 900 lavages (28% portique). 90 m3 d’eau consommés (1 800 m3 utilisés). 6,1 tonnes de boues collectées. |
27 300 lavages (38% portique). 150 m3 d’eau consommés (3 000 m3 utilisés). 10,3 tonnes de boues collectées. |
Centre Eléphant Bleu : 6 litres par lavage en restituant plus de 95% de l’eau utilisée
En période de sécheresse, le réflexe est de réduire la consommation d’eau. En se polarisant sur les sources d’utilisation, le lavage automobile est dans le viseur. Pourtant, bien que l’eau soit sa première ressource, une station l’économise. Elle consomme une part infime, plus de 95% de l’eau utilisée étant restituée. De plus, si elle est fermée, l’automobiliste qui veut laver sa voiture le fera chez lui et consommera jusqu’à 3 fois plus d’eau. La double peine est pour les eaux souterraines qui absorberont les boues de lavage polluées, estimées à 360 g/lavage.
Une fosse de décantation permet de débarrasser les eaux de lavage des boues pour ensuite les rediriger vers une station d’épuration. Les résidus polluants sont, quant à eux, collectés par des organismes spécialisés qui les traitent et les recyclent.
Vidéo : pourquoi laver sa voiture dans un centre ?
Un centre de lavage réalise en moyenne 45 lavages par jour. Il utilise 5 850 litres d’eau mais n’en consomme que 290 réellement car il en restitue plus de 95%. Un lavage revient à 6 l d’eau.
A domicile, un lavage consomme en moyenne 340 l d’eau. Ils s’écoulent dans la nature et en même temps drainent tous les polluants accumulés sur la carrosserie.
Un centre de lavage fermé va encourager ces mauvaises pratiques et pousser à la surconsommation. Selon des études OpinionWay menées dans les régions privées de centres, 20 à 30% des clients ne reportent pas leur projet de lavage et, par défaut, le font chez eux…
En récupérant 360 g de boues après chaque lavage, un centre capte chaque année le poids d’un éléphant en polluants (5 à 6 tonnes).
Un centre fermé pendant 1 mois laissera filer dans la nature 480 kg de polluants qu’il n’aura pas pu collecter… L’équivalent de 3 éléphanteaux.
Il s’agit là d’hydrocarbures et de métaux lourds issus de la pollution de l’air extérieur et de l’usure des pièces mécaniques, identifiée par l’OCDE comme la première source de pollution de la mobilité. Chaque année, 98 millions de lavages sont réalisés à domicile (38% des pratiques).
Si la voiture ne passe pas par un centre ou est nettoyée à domicile, ces polluants s’infiltrent dans la nature, se dispersent et s’accumulent durablement dans les eaux souterraines, nos réserves d’eau douce. Alors qu’en étant interceptés dans les centres spécialisés, ils sont revalorisés et prennent la forme de combustible industriel ou de sable pour le BTP.
Seule l’action de l’eau peut faire ce travail de dépollution car la saleté s’incruste dans les recoins de la carrosserie difficiles d’accès.
Le bénéfice/risque écologique d’un centre en activité est positif, même en période de restriction d’eau, autant pour économiser l’eau que pour protéger les sources d’eau potable.
Un centre fermé de 1,5 à 3 mois consécutifs accusera une perte de chiffre d’affaires de 12 à 25%. Des emplois locaux non délocalisables sont mis en danger et l’économie locale est fragilisée. Pôle d’attractivité, la chaine de valeurs créée par une station en activité avec l’artisanat et les commerces est rompue.
Sans servir une gestion responsable de l’eau, la fermeture d’un centre de lavage ne fait que déstabiliser l’équilibre de son écosystème environnemental et économique sur le territoire.
« Nous revendiquons l’utilité publique de dépollution de la mobilité d’une profession que nous exerçons avec conscience et responsabilité. Notre expertise est de maîtriser la consommation d’eau, notre responsabilité est de protéger l’environnement et notre valeur territoriale est de créer de la richesse économique. Je suis fière de mon métier et je n’ai pas à m’excuser de nettoyer, d’autant plus avec un minimum d’eau ! », Géraldine Plasmans, franchisée Eléphant Bleu.
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